Entre 2022 et 2027, c’est au moins 8000 places en
prison qui seront livrées. Depuis la Révolution Française,
les prisons, comme les écoles ou les hôpitaux, font partie
des symboles du système républicain. Elles se présentent
comme garantes du respect des règles et par extension
de la démocratie. Toute personne condamnée à une
peine de prison, est amenée à en sortir, pour réintégrer
une société dont elle ne maîtrise pas toujours les codes.
De toute évidence, notre société a tout intérêt à ce que
ses prisons fonctionnent bien. D’après la doxa, bien
fonctionner signifie empêcher toute évasion et mettre
hors de portée toute personne susceptible de nuire à
la société. Mais si cette personne détenue, au moment
où elle sort, n’a pas reçu l’accompagnement nécessaire
pour s’intégrer à la société qui doit l’accueillir, la mission
même de la prison n’est pas accomplie. Il est nécessaire
que les programmes pénitentiaires puissent favoriser le
développement personnel des personnes incarcérées et
donc leur réintégration future dans la communauté afin
de réduire le risque de récidive et ainsi servir un besoin
de sécurité publique. Et cela passe inévitablement par
un questionnement de l’architecture carcérale. Ce travail
de recherche a pour objectif de faire prendre conscience
à la maîtrise d’ouvrage, aux usagers de ces lieux de
détention et aux citoyens que l’architecture carcérale a
un réel impact sur le quotidien des personnes détenues
et sur le quotidien du personnel pénitentiaire, et donc
un réel potentiel. Dans un même temps il s’agit d’outiller
les architectes qui osent.