Pensées
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Du divertissement urbain
à la victoire politique de la beauté ?



Face à une esthétique imposée, unique et mondialisée, celle d’un imaginaire urbanophile, mixant l’évènementiel permanent, l’illusion numérique, la concurrence exacerbée et l’exploitation du vivant, dont les injonctions subies fatiguent jusqu’à nos corps1 de nouveaux désirs peuvent rencontrer nos désespoirs actuels issus d’un capitalocène mortifère et fonder de possibles issues esthétiques alternatives.
Après l’argent et la mort, le sexe2 ? Si les plus âgés se souviennent des figures du « pilote de ligne » ou du « trader londonien » qui très récemment encore nous étaient donnés à tous aussi bien comme fantasme féminin principal3 que comme désespoir masculin essentiel4 nous pourrions maintenant imaginer, bonheur-dans-le-pré aidant, que notre libido commune se déplace vers le modèle… paysan ! Là aussi, le « ça » psychanalytique, comme puissant réservoir d’énergie, change et trace la possible adhésion à une hégémonie culturelle à venir.
Déjà nos étudiants, citoyens électeurs et architectes de demain, se rêvent moins passant d’un avion à l’autre et de plus en plus ancrés dans un terroir et esquissent déjà de la solution par leurs projets, locaux vivants et/ou beaux !
Une inversion esthétique (post-effondrement) représenterait une issue à leurs pulsions mais également un levier politique efficace, plus rapide sans doute que les raisonnables propositions technico-administratives actuelles relevant des passions tristes, et surtout partagé, un désir vécus à nouveau avec le corps et la terre (un conatus spinoziste)
Si la ville, hier si belle, se farde aujourd’hui comme une vieille hétaïre5 asphyxiant des désirs finissants, c’est sans doute la « pulsion de vie » de notre jeunesse qui en relancera la Libido et rafraichira la beauté pour pouvoir renouer avec l’encomium urbis.



Enkōmion … de kōmos à enkōmios *Proposition en réponse à l’appel communications « Enkomion » Par Gilles Desèvedavy et Eglantine Bigot-Doll
* du grec ancien ἐ γκώμιον enkōmion (« ode, éloge »), de ἐ γκώμιος enkōmios (« qui se rapporte la victoire »), de κ ῶ μος kōmos (« festivités, divertissement »).
1 Guillaume Faburel, « Les métropoles barbares. Démondialiser la ville, désurbaniser la terre » Ed. du passager clandestin. 2018
2 le capitalocène mortifère face à la trilogie freudienne
3 « 50 nuances de gris » E.L. James
4 « extension du domaine de la lutte » M. Houellebecq
5 En Grèce antique, une courtisane cultivée et raffinée de rang élevé




















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Une production des étudiants de Master 2 - ALT 20.21