Victor LACOTE

victor.lacote@lyon.archi.fr

 













D’OU VIENS TU?

 

 A la base j’ai fait un bac art appliqués à La Martiniere terreaux à Lyon. Je m’intéressais plutôt au domaine
de la mode et du textile. J’ai donc tenté l’entrée en école d’architecture  mais sans grande
conviction.. J’étais un peu perdu et ne savait pas quoi choisir entre l’espace et la mode. Mon but c’était un peu de conjuguer les deux et
d’avoir une pratique pluridisciplinaire qui intègre cette notion de design,
et d’art appliqués. En fait tout me plaisait un peu et je ne voulais pas nécessairement choisir.
 








ET CE PFE?


Ce, projet, Eros, est une maison close au coeur de Lyon. Ce projet était un prolongement du travail que j’avais entammmé à Bruxelles lors de mon Erasmus.  La Vie était personnifiée, telle un embryon transgenre au coeur de la ville. Je suis rentré dans le projet par le récit. J’ai, j’ai énormément apprécié cette dernière année, pour moi ça a été la meilleure.
Je voulais aller au bout des choses; j’avais très peur, je me montrais confiant envers les autres mais je ne savais pas comment aller se passer la soutenance. Je voulais proposer
une architecture un peu plus politisée.
Alors j’ai joué le jeu jusqu’au bout, donc j’ai performé pour ma soutenance, et c’est comme ça que je me suis retrouvé sur un lit en satin à faire une performance avec des morceaux de plâtre.

















































Ancien étudiant ALT 
Diplomé en 2019
Interview et
Projet de fin d’études 



























POURQUOI ALT?



Grâce à mon parcours en L3 et surtout à la fin de mon erasmus ou ce n’était même pas une option mais une nécessité.
C’était je fais ALT ou je pars. La seule issue pour moi car ça correspondait à mes principes et c’était la suite logique de
l’atelier APA (art, paysage architecture) de la Cambre.
Des le départ je
savais vers où j’allais c’était bizarre. J’avais donc déjà le nom du projet dans ma tête.





















































EROS CELAVI

:
M a r i e - C l o î t r e  o u  l a
p r o s p e c t i v e  d e
dégenrification




Depuis la nuit des temps, la prostitu-
tion occupe un statut particulier au  
sein de notre société patriarcale. A  l’apparition des maisons closes, définies comme contre espaces ou hétérotopies, de nouvelles typologies calquées sur des idéaux carcéraux ou religieux font surface. Ainsi, de quelle manière la figure féminine a-t-elle induit ces espaces ? Le genre a-t-il un impact sur la typologie de ces lieux ? Peut-on aboutir à un espace non genré ?

A l’aube des années 1950, la loi Marthe Richard met fin à la pratique de la
prostitution au sein des maisons closes imposant la fermetures de celles-ci. Les travailleurs du sexe vont alors être amenés à réaliser leurs pratiques au sein du milieu urbain extérieur, et la ville va devenir un terrain sexualisé. En effet, à travers les influences d’un patriarcat ou d’un matriarcat, le milieu urbain tout comme les architectures qui le composent vont se singulariser en fonction des sexes qui les compose ou les habitent: créant ainsi des stigmates ou des hiérarchies de genre.

Ainsi, la réinsertion des travailleurs du sexe au sein des espaces
clos peut apparaître comme une alternative aux manque de sécurité, du hausse du taux de criminalité mais aussi de palier au manque d’hygiène engendrant de nombreuses infections.

C’est pourquoi j’ai trouvé intéressant pour ce PFE de travailler la
dialectique de la maison close et sa réinsertion au sein du milieu urbain, et ce à travers un prisme prospectif et utopique. « Eros », est un bâtiment personnifié, semi humain
semi architecture, semi peau semi
plâtre, semi homme semi femme. En effet, cet énergumène se greffe en plein centre lyonnais en l’an 2050, au sein
d’une société où le genre en tant que
construction sociale s’efface progressivement. Eros occupe alors une place clé, puisqu’en tant qu’espace
dit « transgenre », il tente de diffuser et faire rayonner ce phénomène utopique de déconstruction sociale à travers la ville. Son emplacement :
le lycée la Martinière Terreaux depuis peu à l’abandon, anciennement
couvent des Augustins Ainsi, dans cette société où les pratiques sexuelles sont libérées et décloisonnées, comment cette « dégenrification » va impacter les sexualités et les spatialités ? Comment ce phénomène va-t-il s’imposer et se diffuser à la manière d’une religion aux rites subversifs ?

Dans un premier temps, il est intéres-
sant de considérer ce bâtiment comme
une vitrine ouverte sur la ville, un microcosme rayonnant sur la ville afin d'en faire accepter ses précepts par les habitants. Cependant, la scénoraphie interne du lieu va quant à elle puiser dans des profondeurs plus proches du corps, et donc dans des
spatialités davantage intimistes.
Il est donc important ici d'aborder la
prostitution non pas comme un phénomène à éradiquer, mais à travers une politique de diffusion, d'ouverture, de légalisation, de décomplexions
et d’acceptation de cette pratique,
qui malgré les mœurs et les stygmats
peut être appréciée et relayée posi-
tivement par ses travailleurs. Dans
« Marie-Cloître », la prostitution
est d'avantage nommée comme « art du
sexe » alors que la maison close devient quant à elle maison décloison-
née. Ce débat houleux du retour de la
maison close entre en corrélation avec la loi de pénalisation des clients entrée ne vigueur en 2010.

La dialectique du genre et de sa non binarité au sein de l'espace public
 est également à soulever. En effet, le
genre et l'espace étaient plus nettement reliés au début du 21e siècle.
Après une révolution industrielle, l'espace bâti a subi une séparation entre le travail et l'habitat. Cette scission spatiale s'est renforcée ens'ancrant dans des « rôles de genre », un processus également décrit comme le modèle de « sphères séparées».
De plus, l'espace urbain est associé injustement aux hommes, et l'espace domestiqué lui injustement associé aux femmes, il m'a donc paru évident
de décloisonner ses principes là en abordant de manière prospective et utopique un effacement genré. De plus,
les figures de l'homme client et la
femme travailleuse du sexe est également à déconstruire, toujours dans lebut de transgresser les normes et de dépasser la misogynie urbaine.















Une production des étudiants de Master 2 - ALT 20.21